Les premiers sentiers

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Cette fois, c'était pour de vrai. On a pesé une dernière fois nos sacs (Aie! Le mien pèse déjà 20kg), lassé nos chaussures et le ciel était déjà moins chargé. Notre première étape s'appelait Adelboden et Mariane apprit son premier mot d'allemand: Wanderweg (chemin de randonnée).

Il y a eu quelques sections goudronnées et meme dans la foret un sentier avait été recouvert de béton (ils sont fous ces Suisse!). Nous avons fait la connaissance de Stéphan, un autre randonneur de la Via Alpina. Lorsque nous lui avons présenté notre désir de passer au nord de l'Italie, apreès la Suisse, il nous a dit que lui aussi aimerait passer dans le parc de Stelvio, mais qu'il avait peur des 70 ours du parc... Il y a des ours en Italie?! Nous nous sommes quittés à Adelboden en prenant l'itinéraire rouge de la Via Alpina. Lui, passait par la verte. 


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Après une nuit sous la pluie (bienvenue!), nous avons marché nos premiers gros dénivelés et subi le froid sur la crete de Chinbettipass (2690m). Il y avait également de la neige et un brouillard épais qui nous cachait complètement la vue sur le paysage. Je repensais au PCT et au fait que nous devions etre dans le casi désert en ce moment. La comparaison était absurde.


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Après quoi, j'ai repensé à l'agent d'enregistrement et j'ai un peu frissoné. J'ai croisé le premier chamois peu de temps après. Cela m'a fait un plaisir fou.

Le soir, nous avons campé au bord du lac Talisseli. C'était très beau, mais ce n'était pas l'unique raison de notre choix. C'était plutot en urgence avant que la pluie nous tombe dessus. La complicité avec Mariane et d'etre dans un cadre agréable, nous a permis d'évacuer peu à peu la frustration de ce changement de plan.


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Heureusement, la pluie n'a pas été trop intense et la matin le soleil était au rendez-vous. Nous en avons profité pour étaler notre matériel afin qu'il sèche et s'aère. Dès le deuxième jour, nous avons remarqué que les Alpes étaient beaucoup plus raide que les Pyrénées et les dénivelés plus engagés. Ce qui n'empechait pas de croiser pas mal de randonneur qui montaient grace aux télécabines très présentes en Suisse. Passage par le Daubensee (2207m) et le Gemmipass (2322m), pour finalement redescendre sur Leukerbad par un escalier de béton “casse genous” interminable. Les sentiers aménagés sont bien souvent plus fatiguant pour les articualtions que la nature sauvage.

 

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 Nous sommes passés brièvement à Leukerbad (1411m) en admirant nos beaux coups de soleil et puis sommes repartir vers Torentalp (1928m). Nous nous sommes arretés sur un beau coin d'herbes et de fleurs en face du Vanneralp. Allions-nous etre épargné par la puis ce soir?

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Bon, disons qu'il n'a pas vraiment plu la nuit dernière, juste quelques gouttes. Soleil au lever, nous avons pris notre premier bain dans une cascade de Bachalps (1937m), puis j'ai voulu tester la marche avec des chaussures légères équivalentes à celles que je portais lors de ma traversée des Pyrénées. C'était une mauvaise idée et j'ai compris à quel point le super amorti de mes chaussures longue rando était important. Arrivé à Jeizmein, par le sentier de Niwenalps (1964m), j'avais les pieds et épaules en bouillis. Nous avons planté la tente sur un terrain privé en contrebas, avant que la pluie ne s'abattre à nouveau sur nous.

La pluie s'est intensifiée à partir de ce jour là, ne nous laissant que de courts moments de répit. Le sentier sur les passerelles et dans la grotte entre Braggi et Rannerchemma était exceptionnel, mais en fin de journée, il a fallu qu'on s'habrite dans la salle d'attente de la gare d'Aussenbeng (1008m), tellement nous étions trempés.


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Nous avons profité d'une brève acalmie en soirée pour planter la tente sous un petit Jésus.Ben ouais... quand on a plus le choix, on n'a plus le choix...

 

Petit déjeuner rapide avant le retour de la pluie. Nos intervalles de sec étaient chronométrés. J'ai tout de meme eu le plaisir de découvrir le “Mariane Deluxe”: gruau avec graines de tournesol et raisins plus un café et un bisou. Il existe aussi une version “Méga Deluxe” que je ne décrirai pas ici. Il y a aussi des enfants qui lisent ce blog bordel! Et puis... la pluie risque de revenir et il faut qu'on se casse vite fait.


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Le ciel gris menaçant et la pluie étaient nos principaux compagnons, alors nous avons abandonné les entiers en altitude, car le paysage à travers le brouillard est toujours le meme:invisible. Nous avons aussi commencé nos effractions dans les cabanes dont les portes étaient verrouillées, mais les fenetres accessibles.


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Malgré la pluie, la marche devenait déjà de plus en plus agréable. Les dépendances matérielles disparaissaient, le corps était en mouvement et l'esprit libre. L'imagination abondait également au point de se sentir observer par des personnages de contes.

 

Les nuits dans les cabanes sont toujours agréables. C'est plus spacieux et aéré qu'une tente (des fois peut-etre un peu trop aéré). Le soleil pointait à nouveau le nez après cette première semaine de marche et nous a offert un très beau spectacle dans la montée vers le Hohfluch (2227 m.) Le glacier du Grooser Aletschgletschen (à vos souhaits! J'ai regardé le mot 4 fois pour pouvoir l'écrire au complet). Basiquement, c'est un énorme fleuve de glace et de neige coulant entre les montagnes. Sublime!


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Le ciel bleu, les larges flancs de montagne, des sommets à perte de vue, on a meme oublié les remontés mécaniques, seul le contact avec la nature comptait.

 

Première grosse pensée aux gens que j'aime. Ma méditation s'est mise en marche et mes futures lettres s'écrivaient déjà dans ma tete. Première nuit froide également (5 degré dans la tente) qui a empeché Mariane de dormir, au moins le temps de se réchauffer.

 

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Les jambes n'ont pas bien récupéré avec la courte nuit et la marche vers Bellwald (1500m) a été difficile et nous avons du faire une pause à mi-journée, car Mariane sentait des vertiges. En après-midi, nous avons pris le mauvais sentier et nous nous sommes retrouvés trop bas sur l'itinéraire. La remonté a achevé Mariane. Heureusement, nous avons trouvé une cabane facilement “efractionnable” arrivé en haut.


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La cabane, plus spacieuse que celle de la veille, nous a apporté un sommeil réparateur. Je me suis juste levé trop tot et Mariane, qui n'aurait pas été contre un peu plus de sommeil, n'a pas pu se rendormir. Nous avons suivi le sentier du Hohen Gommer jusqu'à Munster (1390m) où nous pensions prendre une vraie nuit dans une pension. Nous sommes arrivés juste à temps, car une pluie constante et froide à commencé dès que nous avions pris refuge dans l'église.

Nous nous sommes renseignés sur place. Il y a très peu d'hotel à Munster et c'est cher. De plus, je n'ai pas su si c'était à cause de la pluie, mais les gens nous ont paru très peu sympathiques. Il continuait à pleuvoir et nous avons pensé à demander de rester dans l'église pour la nuit (elle aussi était humide et froide), mais c'était sans compter sur la gentillesse des gens. On avait beau expliquer qu'il faisait froid, que nous étions trempés et fatigués, qu'il pleuvait, on nous a foutu dehors. La dame semblait meme offusquée qu'on lui ait demandé une telle faveur. Nous avons pris refuge dans la salle d'attente de la station de train qui nous a à son tour mis dehors vers 21h30 par un mécanisme subtil: l'allumage programmé d'un néon bruyant et à la lumière insupportable. Nous avons planté la tente dans l'herbe mouillé et dans la noirceur de la nuit.


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Ce dixième jour de marche, ma Mariane était épuisée. Ces dernières nuits l'avaient désintégré. Je l'ai convaincu de prendre une journée de repos. La pension la moins cher se trouvait à Obergesteln (1355), à deux heures de marche sur du plat. Arrivés vers midi, nous avons fait nos lessives, pris de bonnes douches, fait sécher notre équipement et meme trouvés des livres. Mais surtout, nous allions passer une bonne nuit dans un lit et avoir un gros déjeuner le lendemain.

 

D'ailleurs, le lendemain, nous allions passer du coté italien par le Griesspass et nous aimerions rester dans cette partie des Alpes. Mais nous sommes finalement repassé du coté Suisse ensuite.

 

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