Boom badaboom Boom Boom... en route polux! Tournicoti Touricota...

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Jeudi 7 juillet, la date de notre départ, le jour où cette aventure dont nous ne savions rien allait commencer.

Quel sens? Quelle durée? Quelles raisons? Quels buts?

Pourquoi nous? Pourquoi maintenant? Pourquoi pas?

Combien de pays? Combien d'argent?

Quand rentrerons-nous? Quand verrons nous nos proches? Quand les enfants?

Où allons-nous? Où voudrons-nous etre plus tard, après?

Comment va-t-on survivre? Comment se déplacer? Comment continuer à s'aimer?

 

Et c'est justement ce qui est beau, profond et réel, à une époque où savoir ce qu'on est et ce que l'on veut sont les raisons les plus importantes de la vie. “N'expérimente pas! Tu as bien mieux à faire: savoir!”

Nous c'est plutot “Plus je médite sur le grand tout, plus je me sens paumé...” Alors on a décidé de laisser couler les choses et de s'embarquer dans un projet dont meme la première page était blanche. C'est à peu près l'état d'esprit dans lequel j'étais quand je suis monté dans l'avion qui devais nous mener à Francfort puis à San Fransisco, avec un énorme stress et une grosse incertitude en plus.

 

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Arrivé à Francfort, on s'est présenté à l'embarquement pour les USA et là, tout a dérapé. Un gros “BANG”, un mur qui s'écroule.

“Bonjour petit reveur. Il faut atterir là. On vit sur la terre”. Et le personnage féérique qui m'a tiré de ce doux reve n'a rien de conte, à vrai dire ni meme sympathique. C'était un agent d'enregistrement de US airline qui me demandait un “plan” du voyage.

Un plan de voyage c'est justement les réponses à toutes les questions énumérées précédemments. Attention, c'est comme à un jeu télévisé, votre temps est compté et si vous hésitez on augmente la pression. Ma réponse n'a pas eu de succès : atterir à San Fransisco, rejoindre le Pacific Crest Trail et marcher jusqu'au Mexique. Dans ma tete (et sur le visage de l'agent) la lumière est passée au rouge et un “BOING” a retenti. Mauvaise réponse...

Question suivante, le rattrapage: “Puis-je voir votre billet de retour?” J'ai sorti mon plus beau sourire niais et j'ai joué le belge (ne me demandez pas pourquoi on dit que c'est une attitude belge). J'ai répondu par une autre question: “mon quoi?”

Une info: s'il y a une erreur à ne pas commettre avec un agent représentant les USA, c'est de répondre à une question par une autre question. Suite à ma question, la gars m'a demandé mon passeport avec un air de “tendez-moi vos mains s'il vous plait", mais avec le svp en moins. Est-ce que c'était la multitude de tampons de pays différents peu “amis” avec les USA ou la visa Iranien? Je ne sais pas, mais il est revenu en me disant que je devais acheter un billet retour pour la France tout de suite, sinon on débarquait mes bagages de l'avion. J'ai senti qu'il s'abstenait de me dire une “fuck you asshole” et je n'ai pas osé poser d'autres questions.

Les billets de "dernières secondes" étaient horriblement cher, alors ils ont débarqué nos bagages illico. J'aime bien la définition du mot clientelle pour ces compagnies.

Au moins, ils n'avaient pas perdu nos sacs et le baton de marche de Mariane que je croyais qu'ils auraient pulvérisé. Par contre, l'attache abdominale de mon sac à dos n'a pas eu cette chance ...

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Nous voilà donc laché dans Francfort avec un bouquin du PCT devenu inutile en poche. Avant de nous remettre à penser à la série de questions existencielles, nous sommes allés chercher un bocal de ces excellent cornichons que l'on ne trouve qu'en Allemagne. Comme les haricots magiques dans dragonball, ils nous ont remotivé et en navigant sur internet, Mariane a trouvé une bonne alternative. Quitte à etre pogné en Europe, nous allions rejoindre la Via Alpina pour faire la traversé des Alpes. Ce plan me paraissait plus logique que l'idée initiale, car c'était moins loin et surtout moins suicidaire (je voyais déjà mon squelette sécher dans un désert californien). Nous avons passé la nuit dans un hotel économique. L'aventure commençait bien...

 

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Trop pressés de quitter la ville, nous n'avons pas pu attendre qu'un covoiturage se libère et avons pris le train pour Lenk, en Suisse. Nous y sommes arrivé en soirée accompagnés par la pluie. Commencer la marche dans la nuit et sous la flotte n'était pas une bonne recette du bonheur, nous avons donc pris un hotel pour la nuit.

Sur le moment, mais surtout avec le recul des mois passés, je trouve que notre départ a été éblouissant, pas vous?

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Ps. J'ai écris cette article dans la salle de bain de notre chambre à Gemona. Mariane a décidé de dormir, alors je me suis fait chasser de la place. Ce que j'avais senti hier pour la meme raison se confirme, cette pièce pue la pisse!

 

      =)

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