Anniversaire de rencontre: la Slovénie
Notre entrée en Slovenie etait egalement la date d'anniversaire des 2 ans de Tigrou (arbitrairement choisi le jour de notre rencontre dans les Pyrenées).
La transition de l'Italie à la Slovenie a été tres visible, car a travers la vallée de Musi l'urbanisation est de plus en plus rare.
C'etait tres encourageant!
La frontiere ne presentait aucun controle et c'etait problematique car nous restions en zone euro, et nous comption sur ce passage pour renouveller le tampon de sejour de Mariane (la date limite etait le 5 octobre).
Nous avons commencé la marche vers le parc national depuis Bovec, un petit village traditionnel qui m'a fait penser au vieux Varsovie en Pologne. L'energie des gens etait agreable. Ils etaient souriants et acceuillants. C'etait une section tres douce, au denivelé casi nul, longeant la riviere de Soca qu'il fallait traverser par endroit, sur de longs ponts suspendus.
Nous avons fini la journée dans la vallée de Lepena où nous avons pris un bain glacial, mais necessaire.
Le lendemain, nous etions dans le parc national de a Dom Klementa Juga. Un itineraire traversait toute la crete, ideal! Les sentiers etaient enchanteurs, le paysage evolutif, les denivelés constants, les chemins bien degagés, une sorte de Dolomites, mais en beaucoup plus calme et propre. Meme les vallée semblaient desertes tant l'urbanisation etait peu developpée. Merci la Slovenie!
Au troisieme jour en Slovenie,la connexion avec la nature s'intensifiait de jour en jour. Meme si la presence animale avait diminué (surement du au fait de la saison et des foret plus confortables en basse altitude), les paysages etaient plus sauvages et naturels, comme si les montagnes n'avaient pas encore été “terrorisées” par l'expension humaine. C'etait difficile a expliquer (peut-etre impossible) avec des mots, mais la raisonnance etait grandiose. La seule petite preoccupation ici etait les sources d'eau plutot rare ainsi que notre decision de moins nous charger en diminuant notre autonomie en nourriture.
Nous sommes montés sur le Mt Vogel en passant par le refuge de Planina de Razor. La vue etait splendide sur le massif blanc en face de nous.
Puis, le vent s'est finalement levé et des rafales energiques balayaient les cretes.
Manquant de nourriture et surtout d'eau, nous avons fait une boucle par la station de Planinska Voca, où nous avons pu acheter deux enormes pains fait maison (Miam!). Nous sommes ensuite remontés au croisement de Radica, où nous retrouvions l'itineraire de la via alpina.
Un troupeau de chevres y avait elu domicile. Le bouc dominant, enorme, avait le charisme du dieu foret dans Monomoké. La nuit a été tres venteuse et malheureusement la tente Hubba Hubba, bien que hautement superieure a notre ancienne tente, laissait passer les courants d'air au sol.
Depuis l'embranchement vers Rodica, le sentier restait sur les cretes sur plusieurs kms. Nous etions constamment desiquilibrés par les bourrasques de vent, mais quel delice! Une forte energie et une vue panoramique nous entouraient.
A midi, nous avons fait une pause au refuge de Crna Prst (imprononciable) puis nous sommes descendus a Podbrdo pour effectuer un reel revitaillement. Un gentil monsieur nous a ensuite reconduit pres de Porozen où nous avons pu camper dans un champs de vaches curieuses de notre presence.
La journee suivante etait triste a mes yeux. Le paysage etait toujours aussi beau, mais a chaque pas nous sentions que nous quittions la montagne. La sortie du parc etait proche et les montagnes s'arrondissaient deja et perdaient de leur majestuosité.
Heureusement, la descente vers les zones plus vallonnées n'etait pas si terrible, car les vallée n'etaient pas aussi congestionnées qu'en Suisse.
Autre reconfort, les arbres fruitiers etaient abondants aux passages des villages: noix, prunes, pommes, un vrai delice! (c'est meme un gros gachis quand on voit les pertes de fruits qui n'ont pas été cueillis et pourissaient au sol...)
En soirée, nous avons campé vers Planiska na Enmanraucu et avons trouvé notre premier cepe (champion) pour le repas. Encore un beau cadeau de la Slovenie!
La descente vers le sud de la Slovenie restait toujours aussi calme et agreable. Nous etions en route vers Idrija et le décor etait devenu forestier et campagnard. Cela ne nous deplaisait pas. Certaines sections se faisaient a present sur l'asphalte, l'energie etait positive. Nous etions passés d'un milieu intense, fort et passionné de montagne a une harmonie douce, calme et tranquile de foret. Les arbres fruitiers etaient toujours aussi presents, il suffisait de tendre la main pour manger et se desalterer a la fois. Le chant des oiseaux accompagnait nos jours et meme nos nuits. Et quand nous dormions dans les champs, les gens nous saluaient sympatiquement sans regard inquisiteur du: “ qu'est-ce que vous faites dans mon champ?!”
Idrija a été la plus grosse ville que nous avons croisé en Slovenie, mais nous n'avons pas eu a y entrer, car l'office de tourisme et le supermarché etaient a l'entrée et le sentier repartait directement de la. L'itineraire de la Via Alpina avait été legerement modifié et nous avons demandé a un Slovenien si nous etions sur la bonne route. Lors de la discussion, le gars ne quittait pas des yeux les seins de Mariane. Les sloveniens ont mauvais gout, je suis bien plus beau que Mariane! Bivouac a Crni Vrh et prochaine etape au Park Skocuanske Jame. La marche vers la Croatie se dessinait deja peu a peu.
Deja 5 jours que nous avions quitté les montagnes du parc et les faibles denivelés, la foret et la campagne nous apportaient une energie nouvelle, un repos interieur. Nous avions passé presque 3 mois de marche en montagne et l'effort quotidien nous avait usé peu a peu. Nous pouvions a present marcher cote a cote, nous etions moins fatigués et dormions mieux grace a notre nouvelle tente spacieuse (element decisif dans un pays où nous n'avons vu aucune cabane). C'est relaxant, quel bonheur! La Slovenie, par son melange montagne/foret, representait bien le passage de l'été a l'automne, de la passion vive vers la douce tranquilité. En regle generale, je qualifiais la Slovenie de baume apaisant
Depuis Venzone (frontiere italienne), nous etions suivis par de petits animaux qui faisaient un vacarme de tout les diables une fois la nuit tombée. Nous avions toujours un peu peur qu'ils attaquent les sacs, mais ce n'est jamais arrivé. Ces compagnons disparaissaient a leur tour pendant que nous approchions de la frontiere de la Croatie.
A Predjama, nous avons emprunté une section de sentier de St-Jacques de Compostelle (et oui! Il part aussi de la Slovenie!) qui traversait de grandes clairieres survolées par les aigles, majestueux et toujours aussi fuyard devant l'objectif de camera. Je devais me faire une raison, certains moments ne peuvent qu'etre vecu et non photographié.
Nous avons a nouveau apercu la mer Adriatique, depuis le Mt Vremscica, puis nous avons passé dans le parc de Skcuanske Jame où avons pris un dejeuner goulash+biere reposant. C'etait agreable de s'accorder une pause en milieu de journee, nous ne l'avions jamais fait depuis le debut de la marche...Discuter, etre ensemble sans le mouvement constant. Nous avons ensuite continué la marche vers le Mt Savnik qui est a la frontiere de la Croatie et avons campé a Artvize.
Notre dernier reveil en Slovenie fut une symphonie d'adieu. Pendant la nuit et encore au lever du jour, les oiseaux ont chanté. Un groupe de chouette est meme passé au-dessus de la tente avant notre lever. A ce moment precis, j'ai eu envie de sortir de la tente pour essayer de les prendre en photo, puis je me suis souvenu: profite tranquillement de ce cadeau, essayer de le figer sur une photo ne serait que perdre la beauté de l'instant et serait de toute facon impossible. Alors je suis resté dans mon sac de couchage, j'ai fermé les yeux et j'ai profité de ce merveilleux present.