La Grèce, derniers jours avant l'hibernation

Finalement, la belle traversée du Montenegro nous apporta la touche finale de ce 1er voyage. La dernière nuit froide et pluvieuse nous avait fait réfléchir, et nous ne souhaitions pas vraiment nous lancer dans une saison froide. Nous ne pouvions plus resté en altitude et la marche à travers ville et village ne nous motivait pas vraiment.

Nous avons donc décidé de passer la fin du mois d'Octobre en Grèce et prendre un avion pour la France début Novembre en "retour surprise".

 La traversée de l'Albanie en bus avec une brève halte à Tirana nous a donné confirmation que le "let's motiv" n'était plus là. Nous regardions ce pays avec amertume, la pauvreté et l'insalubrité y étaient très fortes, avec bien sûr le désastre écologique sur la nature de ce pays.

Arrivés en Grèce, nous nous sommes arrétés à Fiorina au Nord Ouest du pays, pointe entre la Macédoine, la Grèce et l'Albanie.

De là, nous pensions rejoindre le sentier européen E4. Mais nous avons rapidement déchanté. Cet itinéraire n'était pratiquement pas défini par panneau ou sur internet. De plus, il traversait la grande plaine de Fiorina qui nous prendrait plusieurs jours à traverser à travers champs et routes goudronnées. Le traffic y été dense.

 

Nous avons donc tenté de terminé en rejoignant les lacs de Prespes réputés pour l'abondante population d'oiseaux. Mais cette fois, sur le chemin, de grands grillage nous ont empêcher de progresser. Nous avons donc campé sur place et, même si nous n'étions qu'à 900 m. d'altitude, la nuit et la matiné furent glaciales.  Les lacs de Prespes étant au dessus de 1000m. la campement pour une dizaine de jours risquait d'être difficilement supportable.

La solution finale: Finir cette belle aventure sur la côte. Nous avons donc choisi une péninsule peu connu et donc plus sauvage: La péninsule de Sithonia.

Ce fut une bonne décision, la température déjà beaucoup plus agréable, le soleil et l'air salé de la mer, adoucissaient cet adieu. Le trail a débuté sur une sorte de circuit de randonnée pour vieux riche depuis un ressort à Neo Marmaras. J'ai trouvé la transition de fin de voyage assez drôle. 

La première nuit, nous l'avons passé dans une cahute au bord de la plage avec le bruit des vagues et une colline d'oliviers nous surplombant. La température était si agréable qu'elle me donnait, par moment, envie d'aller me baigner. 

Nous avancions à présent en profitant de l'instant mais la tête dirigé vers nos futurs projets, une fois rentrés chez nous. Même si cette expérience a été merveilleuse, elle a aussi été très éprouvante sentimentalement. C'est ironique, même si nous avons passés ces 4 mois ensemble à chaque minute, nous aurons besoin de nous retrouver une fois de retour.

Après avoir passé une agréable nuit dans une cabane près de Toroni, nous avons pris la direction de Sakira, de l'autre côté de la péninsule, sur de beaux sentiers de terre longés de ruches d'abeilles. Elles étaient assez inquiétantes mais pas méchantes.

Comme c'était la fin de la saison depuis déjà plus d'un mois, les villages sont très calmes pour notre plus grand bonheur.  C'en était même fascinant, les seuls habitants des lieux étaient les chats et chiens errants. Un autre détails qui était très drôle et triste à la fois, les peluches ont également été abandonnées!!

Malgré cet atmosphère d'abandon, la péninsule etait globalement très propre. Le centre de la péninsule a été réservé à l'élevage (abeilles et chèvres), et du coup aucune construction ne venait perturber le paysage. Seule les bergeries étaient détectable et encore très discrètes. c'était agréable de marcher dans ce respect de la nature, tout était calme et agréable, idéal pour cette dernière semaine.

 

Le dernier tronçon de marche partait de Sykia pour monter jusqu'au Mt de Sithonia (980m.). Autours de nous, tout n'était que profusion de senteurs et de couleurs où butinaient joyeusement les nombreuses abeilles. Mais également de superbe sentiers toute crête sur une route de terre avec de larges lacets autours de paysages secs. Du coup, l'itinéraire étant loin d'être une ligne droite, nous avons pris plus de temps que prévu et à l'approche du sommet il était déjà près de faire nuit (rappelons que la nuit en fin d'Octobre tombait vers 17h30).

Pour marquer la fin de cette aventure, j'avais attrapé un coup de froid dans le bus qui nous avait mené ici (la climatisation et la nuit blanche à Thessaloniki aidant) et la maladie commençait à se faire sentir. C'était un comble ... avoir marché sous la neige, la pluie, le froid, et le vent, c'était finalement la climatisation qui avait eu raison de moi.

Nous avons alors pris la décision de prendre une pause relaxante, tendresse, douche, ravitaillement à Sartis au bord de la mer. En même temps que nous descendions, nous savions que nous ne remontions pas ces 1000m. le lendemain et que donc, ce serait nos 3 jours de vacances en bord de plage avant le départ.

Pas trop pressés, nous avons fait un dernier camping sur une plateforme offrant une belle vue sur la vallée qui descendait vers la mer.  Adieu pauvre couverture de survie / tapis de sol trouée de partout, merci matériel de couchage pour cette dernière nuit, merci le réchaud et casserole pour ce dernier repas en extérieur.

Ce fut une belle soirée.

A Sartis, nous avons pris pension dans un beau studio avec cuisine et vue sur la mer pour al modique somme de 15 euros/ nuit. Après 5 jours de crasse, nous avons pu prendre une bonne douche chaude. Faut dire, la toilette en lac et en rivière était rendu difficile dans les eaux froides. Nous avons donc profité de ce repos pour prendre le temps d'être ensemble et ne presque rien faire.