Les Dolomites; merveilles et saletés

 

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Dans les Dolomites, la majestuosité de la nature cotoie la saleté humaine. Ce contraste nous a saisi dès nos premiers pas dans ces montagnes, au Lago di Brais. Nous étions submergés d'évermeillement face aux pics rocheux jaillisant de la terre, lissés par l'érosion et rosés par la lumière du soleil. Mais aussi submergés de dégout à la vue de la toilette géante dans laquelle nous venions de poser les pieds. À en croire l'état des lieux, face à tant de beauté, les gens n'ont qu'une envie: défequer partout et bien le montrer en déposant fièrement leur papier hygiénique sur le sol. La nature humaine est bien étrange...

 

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La première journée de marche nous a confirmé que les Dolomites étaient dignes de leur réputation. Les paysages défilaient avec des dénivelés raisonnables, mais qui nous laissaient bien actif. La montagne était généreuse de vues différentes. La verdure se mélangeait à la rudesse de la roche et le soleil rendait le blanc des roches du sentier éblouissant comme de la neige.


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En soirée,juste avant le refuge de Fanès (2000m), pour éviter de camper dans les toilettes humaines, nous nous sommes rabattus sur un coin de pelouse persemé de bouses de vache...

 

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Le deuxième jour fut semblable au premier. S'ajoutait au paysage des coulés de sable de roche. La marche fut enivrante jusqu'à ce qu'on arrive au Passo de Folza, où l'horreur nous attendait: des centaines de gens répartis ici et là dans la montagne. Il fallait reprendre nos forces avant d'entreprendre la descente jusqu'au passo de Falzareggo. Pour le repas, il était impossible de s'isoler comme il était impossible d'éviter les détritus qui jonchaient le sol. Alors le repas fut à l'image de la descente: en vitesse! Car c'est à la course que nous sommes descendus, pour ne pas rester bloqués par des fils de monde!

 

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Par chance, nous avons trouvé un champs pas trop loin pour s'y poser et décompresser en dégustant une bouteille de Prosecco (mousseux d'Italie) prise au refuge précédent.

 

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Le lendemain, le temps reflétait mon état. La soirée heureuse s'était transformée, au cours de la nuit, en gueule de bois. L'alcool, la marche et les nuits courtes ne font pas bon ménage, meme en petites quantités. L'air frais de la pluie à venir m'aidait à rester réveillé et à monter vers inque Torre qui se dressaient au loin, avec l'un de ses “Torre” effondré. Par contre, une fois cet endroit dépassé, l'orage éclata. Laverse torentielle balaya mes dernières énergies. Plus jamais d'alcool pendant la marche!

 

 

Le quatrième jour, peu de temps après notre réveil, près du refuge de Venezia, le manque s'est fait sentir. Le manque de liberté, d'intimité, d'hygiène et de respect en général. Les marmottes ne sortaient plus. Les oiseux ne chantaient plus. Les boucs sauvages avaient déserté. L'odeur des arbustes était remplacé par celle de l'urine et de la crème solaire. La nature partout autour de nous s'était fermée, rendant inaccessible ses trésors et ses parfums.


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Nous avons donc dormi une dernière nuit, sur le plateau Vizza Vecchia, avant de prendre la direction pour la sortie des Dolomites.

 

La dernière journée fut magique dans ses détours. À un moment donné, le sentier a prit fin subitement. Nous étions perdus dans la foret! Nous avons donc opté pour un hors-piste qui nous faisait descendre abruptement dans la foret. La direction était aléatoire. Et l'aléatoire à bien guidé nos pas, car nous avons débouché directement sur 3 personnes qui construisaient un pont au milieu de nul part! Alors en plus de trouver des gens pour nous orienter, nous avions un pont tout neuf pour traverser le cours d'eau et un sentier de l'autre coté pour poursuivre notre chemin. J'adore ces coincidences. Ce sont mes petits moments magiques.

 

Alors pour ce qui est des fameuses Dolomites, oui c'est beau, mais venez plutot au printemps, lorsque l'hiver a effacé les ravages des touristes avec leur manque d'éducation, et que la vie se renouvelle avant le prochain désastre...

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